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xiaonanane
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13 novembre 2008

Petite promenade aux Collines parfumées...

        Ah, je me suis enfin perdue dans les « Collines parfumées » ! Vous savez, quand on apprend une langue étrangère, on a souvent droit à des textes débiles et clichés (« - Hum, c’est bon, c’est quoi ? -   Du camembert. Tu aimes bien ? –Oui, j’aime bien. – En France, on en mange tous les jours.C'est notre habitude." Etc etc). Malheureusement les manuels de chinois ne font pas exception...C'est pourtant si intéressant de débattre sur de "vrais sujets" en chinois (et ils sont nombreux!)! Parfois, en cours, on arrive à faire dévier la conversation...Mais très vite, on revient aux questions essentielles concernant les ordinateurs, les transports et la cigarette.Passionnant. Mais à vrai dire, tout dépend de l'humeur du  moment: il y a des jours où la stupidité de ces textes peut faire sourire, voir rire aux éclats (oui oui oui).
Au fait, au fait, Mademoiselle! J'ai étudié plusieurs textes dans lesquels les personnages vont à "Xiangshan" (ces fameuses Collines parfumées). D'où mystère. Est-ce vraiment comme ils le décrivent? Si impressionnant? Si je n'ai aucun remords à critiquer le caractère profondément inintéressant de ces textes, je dois cependant avouer qu'ils disent vrai sur les "Collines parfumées": c'est magnifique!

       Situées au nord-ouest de Pékin, à une trentaine de kilomètres du centre, ces "collines parfumées"  ne sont pas parfumées, et selon mes propres critères, ce ne sont pas des collines, mais plutôt de petites montagnes.  A cette période de l'année, c'est tout simplement magnifique: les arbres sont rouges, orange, jaunes, les oiseaux chantent, les cascades s'écoulent, les lacs sont immobiles, près des petites tables de pierre et des pavillons multicolores, des enfants jouent... Je sais bien que dit comme ça, ça fait un peu cliclé, mais quoi? Je vous assure que c'était comme ça.  Nous avons marché tout l'après-midi dans la montagne...avec un objectif majeur: fuir les hordes de touristes!
        Car oui, voici le "hic" de notre histoire...Ces "collines parfumées", à ce moment de l'année, sont inondées par des hordes de touristes. Et ce qu'il est important de savoir, c'est que les Chinois ont une conception du tourisme assez...marquée. Je n'aime pas généraliser, mais je pense pouvoir dire que la plupart des Chinois aiment les voyages organisés: genre tous la même casquette, le même imper, et un guide qui hurle en tenant un drapeau multicolore ou une fleur gigantesque. Et franchement, quand on vient se ressourcer sur un site, que ce soit une montagne, un temple, ou autre chose, c'est agréable de se sentir seule. De feindre de croire que l'on est seule, comme dirait l'autre (je donne un indice, ça commence par B....). Ici, impossible... Sur le chemin principal, il y avait même des haut-parleurs immenses qui rappelaient aux groupes où et à quelle heure ils avaient rendez-vous: une voix infect, qui perçait littéralement les tympans, et qui faisaient tristement tâche dans ce si joli paysage.
       Tout n'était donc pas parfait...Mais il nous a suffi de jouer à un jeu que je commence à maîtriser: quel endroit attirera le moins les touristes?  Nous avons donc savourer les couleurs de l'automne, et nous sommes perdues dans les montagnes, plutôt que de visiter les temples et autres sites intéressants sur les collines. Aucun regret, ce fut une ballade parfaite! Une ballade parfaite ponctuée par une surprise parfaite: au pied des collines, un charmant petit café, un cappuccino et des crêpes au chocolat! Oui, je sais bien que pour vous ce n'est pas exotique, et ça fait "tâche" dans ce décor si chinois...mais pour moi, c'est le luxe, la "cerise sur le gâteau" (hum, de quoi suis-je entrain de parler?...je me mets encore l'eau à la bouche!).

       Après la campagne, la ville. Dimanche après-midi: ballade dans les jolis parcs du centre de Pékin: Houhai, Zhonghai, Xihai. Après avoir traversé ces parcs, nous nous sommes promenés sur un marché. Rien de très intéressant à acheter pour nous, seulement "le plaisir des yeux" (comme ils disent au Maroc!), flâner dans les différentes allées, observer des légumes inconnus, répondre aux sourires, et s'étonner de tant de choses. En Chine comme ailleurs, les marchés donnent faim...A force de voir des produits appétissants, le tigre se réveille dans le ventre. Dimanche, petit restaurant musulman du Xinjiang: des brochettes d'agneau cuites sur le charbon, et des brocolis au cacahuètes...Parfait! Retour à Houhai. Pour savourer la vie chinoise, il n'y a rien de mieux, je pense, que de s'asseoir dans un parc et d'observer les gens. Je vous assure que l'on apprend bien plus en quelques heures "de rien" dans un parc chinois, qu'en plusieurs jours de lecture attentive dans une bibliothèque.  Les "vieux" jouent aux dames chinoises assis sur des bancs, autour de tables en pierre, ou sur le sol; les "vieilles"  papotent avec leurs copines près du lac; et souvent, ils "promènent" leurs oiseaux dans leurs cages, et les posent près d'eux, le temps d'un jeu ou d'une discussion. A côté parfois, des petits garçons et des petites filles, avec des pantalons fendus au niveau des fesses (cherchez des photos, c'est très rigolo!); beaucoup d'amoureux; des gens qui chantent et dansent; d'autres qui font du Taiji; certains mangent des brochettes (à n'importe quelle heure de la journée), et d'autres, seuls, se mettent soudain à faire de la gymnastique ou à chanter. Je vous assure que c'est comme ça, et cela peut sembler étrange, mais il y a une forme de liberté que l'on ne retrouve pas en France. J'ai l'impression que le regard de l'autre  est beaucoup moins "pesant" qu'en France. Evidemment, les pressions existent aussi ici, et sont d'un autre ordre. Quoi qu'il en soit, si vous voulez chanter dans la rue ici, pas de problème! Dansez! Sautez!

       En parlant de danse, j'ai enfin trouvé un café où danser le tango! C'est super, nous ne sommes pas très nombreux et  les gens viennent des quatre coins du monde. Et j'ai aussi commencé le yoga! ça c'est une autre histoire...Quand je regarde les Chinoises autour de moi, je me sens tristement rouillée...Alors je force...Et le lendemain, je suis coincée! En attendant , je vais être raisonnable...je vais m'assouplir le poignet: je vais écrire mes caractères!

 

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Commentaires
B
peut-être que si tu retournes aux collines au printemps, elle seront cette fois ci parfumées...
A
Plus tu nous racontes, plus j'ai envie d'être la et de le vivre avec toi, je suis déjà impatiente de venir pour pouvoir mettre des images sur toutes ces lignes d'écriture... <br /> Et bien quelque chose de moins exotique, je pars retrouvé mon amoureux dans sa campagne française pour faire de jolies balades... les belles couleurs de l'automne on les trouve aussi ici!
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